objet(s)d'échange est un projet initié en 2006 par Julien Hô kim, plasticien sonore, Julien Sallé, réalisateur, et Guillaume Stagnaro, artiste multitâches.
objet(s)d'échange est basé sur le principe d'une relation épistolaire "numérique" dans laquelle sont partagés des documents sensibles (fichiers sons, vidéo, photos, textes, articles, extraits de livres...). Des objets communs naissent de ce partage de données.

En s'inscrivant dans une tradition de la correspondance tout en utilisant les outils actuels de communication, objet(s)d'échange interroge une autre forme de "dialogue", les textes et les mots sont ici secondaires, les données partagées sont de la matière sensible. Au delà de la discussion, les données brutes sont façonnées tour à tour, de l'un à l'autre des correspondants, et se matérialisent en un nouvel objet.

objet(s)d'échange s'organise comme une conversation, un partage du sensible auquel sera associé ensuite le spectateur.
L'échange se matérialise autour de la question du temps et de la contemplation.
Les objets, en associant image, son, programmation et installation se place à la lisière des genres, interrogeant la porosité des frontières entre le documentaire, la fiction et les arts plastiques.

La série "laps" (Coeff 115, In white out, Intervalle) forment le premier volet de cette correspondance. Recevoir ces objets et y lire le présent, ne plus imaginer ce qui a précédé ce moment , ni anticiper ce qui se passera après ce moment. Les images contemplatives nous parlent du lointain, du proche, nous forcent à l'observation des transformations cachées au coeur du réel, on y décèle un présent immédiat sans début ni fin. Le son ajoute la question du temps comme cycle, il est hors anecdote et s'inscrit aussi dans cette idée de relativité.

Avec "eclipse" le temps et le mouvement sont au coeur de la proposition et une troisième voix se fait entendre comme une envie d'arrêt sur image. Une image qui semble ralentie puis qui finit par nous échapper, c'est la disparition. Le temps est suspendu.

Dans "193" la fiction s’insinue dans le processus contemplatif, un personnage animal vient perturber le vide d’une hypothétique fin du monde. L’anticipation se décline au présent, l’absence révèle l’immanence d’un temps infini du monde.

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